Frison (cheval) //
Origines Le Frison est un cheval originaire de la
Frise, une province des
Pays-Basdont il tire son nom. Il compte parmi les plus anciennes races de
chevaux ; des ossements datés de 3 000 ans attestent de la présence de
son ancêtre dans les
Pays-Bas actuels.
Ce cheval est probablement le résultat d’un croisement entre
l’ancien cheval continental de type lourd et le cheval celtique plus
léger, le
Tarpan. Depuis l’Antiquité, la race a subi des apports de sangs
andalou et
castillan, occasionné par les guerres et le commerce de l’histoire.
Le Frison était un cheval de trait adapté à tirer les charrues pour
le travail de la terre. Il s’est au fur et à mesure allégé et affiné
grâce au sang espagnol.
Jules Césarl’apprécia, puisqu’il évoqua « les formidables chevaux de bataille du
peuple frison ». En son temps, quelques-uns de ces chevaux furent
emmenés en
Angleterre par les Romains. Ils participèrent ainsi à l’élaboration de races reconnues comme les poneys Fells,
Dales et les
Clydesdales.
Au
Moyen Âge, il bénéficia de l’engouement de la noblesse pour les chevaux blancs ou noirs à crinière longue et aux allures relevées.
Plus tard, au XVII
e siècle, ses allures hautes et légères lui valurent une bonne réputation pour la haute école. Au XVIII
e siècle, les officiers supérieurs de l’armée profitèrent de ces
allures relevées, de ce port d’encolure et de son allure sombre pour intimider l’ennemi au combat.
Au
XIXe siècle, avec la nouvelle mode des courses de
trot,
ce trotteur fut paradoxalement menacé d’extinction. En effet, réputé le
plus rapide d’Europe, le Frison fut victime de son propre succès : pour
améliorer ses performances, les éleveurs n’hésitèrent pas à le croiser
avec des
Trotteurs Orlov de Russie et des
Morgans américains, d'où naquit l’
Oldenbourg. La modernisation de l’agriculture finit par mettre la race en péril. Ainsi, en
1865,
la loi visant à protéger l’élevage frison fut abrogée et les
importations de chevaux lourds, plus aptes à tracter les machines
agricoles, furent permises.
C’est en plein cœur de la crise, en
1879,
que le stud-book du Frison prit naissance, grâce à deux nobles
nostalgiques, C. Van Eyzinga et A.J Velligen, que suivirent des paysans
fidèles à leurs chevaux traditionnels. Ils regroupèrent les trois seuls
étalonsfrisons qui restaient encore dans une vaste bâtisse (De pauww 1, le
premier étalon approuvé par le FPS, Regent 55, et Alva 113). Malgré
tous leurs efforts, il ne restait en
1913, outre quelques centaines de juments, que trois étalons âgés, dont l’étalon Alva 113, mort en
1915,
qui fut le premier étalon « preferent » (prédicat décerné à un sujet
ayant contribué à l'amélioration de la race) et qui fut l’un des quatre
pères de la race du Frison actuel.
Constitués en société, les plus passionnés se mobilisèrent alors
pour sauver la race et sélectionnèrent Paulus et Prins, deux étalons
qui deviendront deux piliers des lignées de l’élevage actuel.
Au XX
e siècle, le frison traversa la
Première Guerre mondialeen subissant beaucoup de pertes. Il avait pour charges des canons
montés sur char, ce qui le rendit sensiblement plus fragile au
développement de la race. Cependant, il restait quelques milliers de
chevaux à la fin des années 1940. Ainsi, il n'y eut plus que trois
étalons aptes à la reproduction, Ritske, Tetman, et Age.
Dans les années 1960 à 1970, le Frison fut menacé en raison de l’engouement immodéré pour le
Pur-sang anglais. Ses défenseurs échappèrent de justesse à ce danger en l’exposant à la
consanguinité plutôt qu’aux croisements inopportuns. Il se révéla alors excellent aux épreuves d’
attelage, en 1972 et cela lui valut d’être à nouveau au cœur d’une nouvelle vague de popularité.
Le cheval frison est aujourd’hui une figure emblématique de
l’histoire hollandaise, et il est le seul cheval habilité à conduire
l’attelage de la reine
Beatrix,
marraine de l’association royale du stud-book du frison (FPS), lors de
l'ouverture de la session annuelle du parlement hollandais.
La race des frisons est reconnue par les
Haras nationaux français depuis 2004.
Source :
Le Frison, l'or noir des chevaux, Chevaux de rêves, éditions Larivière, pp. 120-3.